L’UdN propose une série de webinaires pour explorer un à un les changements de paradigmes et de postures, encouragés par les nouvelles formes de partage du pouvoir et d'organisation, et qui nous semblent essentiels pour naviguer dans ce monde de plus en plus complexe et incertain. Vous trouverez ci-dessous une présentation de ce cycle.
Prochain webinaire
Le 15 mai, de 13h à 14h, nous explorerons la capacité à
"Composer avec l'imprévu et les contraintes"
Puis, voici le programme des prochains webinaires :
Percevoir les systèmes et embrasser la complexité: 5 juin, de 13h à 14h
Évoluer grâce aux tensions et aux polarités: 3 juillet, de 13h à 14h
Rester en lien avec le(s) sens, les besoins et les ressources: 3 septembre, de 13h à 14h
Être avec nos émotions et nos confits: en attente de date
Déployer nos puissances créatrices et empathiques : en attente de date
Présentation du cycle de webinaire:
A nouvelle époque, nouvelles postures
Ce cycle de webinaire a été lancé le 3 avril. Retrouvez ci-dessous la facilitation graphique réalisée
par Clément Ollier. Vous pouvez également écouter un extrait ici, ou voir le webinaire en intégralité là.
Le retour de Trump au pouvoir catalyse le chaos et renforce les mouvements masculinistes et fascistes qui prônent la force décomplexée comme seul principe structurant nos relations. Dans ce contexte, prôner la coopération peut sembler à contre-courant, ou pire, contre-productif.
À contre-courant, car n’est-ce pas là la preuve que l’humain n’est pas fait pour la coopération ? Comment continuer à imaginer des organisations plus vivantes qui cultivent l'altérité, le lien, la confiance, dans ce climat de repli sur soi ?
Contre-productif, car face à des acteurs assoiffés de pouvoir et de domination, l’appel au respect des règles du jeu et à l’empathie peut avoir l’effet contraire, celui de renforcer leur position. Alors, pour nous protéger ou pour faire preuve de réalisme, devrons-nous renoncer à nos idéaux démocratiques et coopératifs ?

Pour explorer plus en profondeur les valeurs qui structurent la vision du monde de ces architectes du chaos et leur impact, nous vous invitons à écoutez le podcast de Sismique sur le Chaos.
Et si il s’agissait de renoncer plutôt à la pensée binaire, linéaire et de causalité ? Ou plutôt que renoncer, devrais-je dire la compléter par d’autres façons de penser et d’agir ?
Plutôt que de voir dans ces événements une victoire irréversible d’un monde autoritaire, nous pouvons, aussi, y voir son chant du cygne avant l’effondrement final. La spirale dynamique nous invite à considérer que les systèmes de valeurs et d'organisation évoluent avec l’évolution de l’environnement, et qu’un grand saut vers un nouvel équilibre est souvent précédé par une phase de régression: apeurés par le saut dans l’inconnu que demande tout changement profond, nous nous arc-boutons sur les comportements du passé qui nous rassurent, accentuant ainsi la tension entre ce qui est et ce qui devrait être, jusqu’à la rupture…
Et si quelque chose est certain, c’est bien que le monde devient de plus en plus incertain, complexe et ambigu (acronyme VUCA), et que la période d’abondance en ressources et en énergie touche à sa fin.
Selon Olivier Hamant, dans cet environnement de plus en plus incertain, les logiques de prévision, de contrôle, de croissance infinie, d’optimisation et de performance ne sont plus adaptées. C’est donc par nécessité que nous aurons à développer notre adaptabilité et notre robustesse, qui en biologie de l’évolution se définit comme la capacité à rester stable malgré les fluctuations de l’environnement

Pour explorer ce sujet nous vous invitons à vous inscrire à la conférence interactive du Fond'action UdN "La Robustesse et Nous" le 4 juin prochain, avec Olivier Hamant.
OK, mais même si cette période fascisante et d’ultra-capitalisme n’est qu’une parenthèse, un ressac transitoire, nous ne savons pas combien de temps cela peut durer ni les dommages irréversibles que cela peut générer. Et puis, pour développer d’autres systèmes de valeurs, d’autres modes d’organisation, il nous faut des environnements propices.
Alors que faire ?
Nous croyons que là encore, il s’agit de sortir de la binarité, d’être au monde dans toute sa complexité en regardant en face le chaos sans se faire aspirer dans cet imaginaire dystopique. D’être capable d’agir dans le registre des rapports de force là où c’est nécessaire, pour protéger ce qui peut l’être, tout en créant d’autres espaces de jeu où la vulnérabilité peut être créatrice. De continuer à explorer, à expérimenter d'autres formes d’être et de faire ensemble pour préparer le monde de demain mais aussi pour mieux naviguer dans celui d’aujourd’hui.
Car nous l’avons toujours dit : les outils de gouvernance partagée ne sont que des supports de transformation pour cultiver sa posture de coopération, et pas une fin en soi. L’enjeu n’est donc pas de mettre de la gouvernance partagée “partout ou nulle part”, qui resterait dans une approche duelle, mais de chercher les espaces où cultiver ces postures qui restent essentiels dans le monde d’aujourd’hui : composer avec l’imprévu, transformer les tensions en opportunités d’évolution, élargir ses capacités de perception du système dans lequel on évolue, développer sa puissance créatrice et empathique…autant de superpouvoirs pour naviguer dans ce monde en mutation.
Article rédigé par Romain Vignes