TERA est un projet de développement territorial dans le Lot et Garonne, qui vise à créer un écosystème coopératif pour relocaliser la production vitale de ses habitants, abaisser son empreinte écologique et valoriser cette production en monnaie citoyenne locale.
Fréderic Bosqué, fondateur-source du projet TERA, prend la parole dans cet article-témoignage suite à 2 ans d'accompagnement par l'UdN.
Crédit photo : TERA AG 2022
Ma rencontre avec l'UdN.
C’est en 2013, que j'ai rencontré pour la première fois l'Université du Nous (UDN), à travers un Atelier du Nous à Karmaling, un centre Bouddhiste dans les Alpes. Cette rencontre a été une révélation. Non seulement elle a permis de poser des bases solides pour mieux comprendre la dynamique des groupes, mais elle a aussi transformé ma manière de concevoir la gouvernance et le leadership au sein des projets collaboratifs comme TERA.
C’est en 2013, que j'ai rencontré pour la première fois l'Université du Nous (UDN), à travers un Atelier du Nous à Karmaling, un centre Bouddhiste dans les Alpes. Cette rencontre a été une révélation. Non seulement elle a permis de poser des bases solides pour mieux comprendre la dynamique des groupes, mais elle a aussi transformé ma manière de concevoir la gouvernance et le leadership au sein des projets collaboratifs comme TERA.
Une Approche Unique et Complète
Dès les premiers instants, ce qui m'a frappé dans la méthode de l'UDN, c'est leur approche holistique. Lors de cet atelier, nous avons exploré des concepts théoriques, des pratiques organisationnelles et corporelles. Cette dimension corporelle, souvent négligée dans les formations sur la gouvernance, m'a révélé l'importance du lien entre corps et esprit.
En tant que coach et formateur en gestion du stress et des émotions, je savais déjà intellectuellement que le mental influençait le corps, mais l'expérimenter concrètement dans un cadre collectif de gouvernance a été une véritable redécouverte et une sorte de translation dans d’autres activités à laquelle je n’aurais pas pensé..
Ce passage entre la tête (l’apport théorique), le cœur (les ateliers) et les mains ( les pratiques corporelles) m’ont vraiment reconnecté avec une plus grande vigilance de mon système de tensions et de détentes dans mon approche de la prise de décision et de la gouvernance même si cette pleine conscience m’échappe encore trop souvent …
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Dès les premiers instants, ce qui m'a frappé dans la méthode de l'UDN, c'est leur approche holistique. Lors de cet atelier, nous avons exploré des concepts théoriques, des pratiques organisationnelles et corporelles. Cette dimension corporelle, souvent négligée dans les formations sur la gouvernance, m'a révélé l'importance du lien entre corps et esprit.
En tant que coach et formateur en gestion du stress et des émotions, je savais déjà intellectuellement que le mental influençait le corps, mais l'expérimenter concrètement dans un cadre collectif de gouvernance a été une véritable redécouverte et une sorte de translation dans d’autres activités à laquelle je n’aurais pas pensé..
Ce passage entre la tête (l’apport théorique), le cœur (les ateliers) et les mains ( les pratiques corporelles) m’ont vraiment reconnecté avec une plus grande vigilance de mon système de tensions et de détentes dans mon approche de la prise de décision et de la gouvernance même si cette pleine conscience m’échappe encore trop souvent …
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Une nouvelle vision des groupes
Mais c’est aussi dans cette formation que j’ai pris une gentille ”baffe“ symbolique à laquelle je ne m’attendais pas. Avec, à cette époque plus de vingt ans d'expérience de management d’organisations marchandes et non marchandes dont certaines dans l’ESS, j’avais je pense une vision des groupes plutôt conventionnelle, statique, comme si LE groupe n’était composé que de rôles, de processus, de tâches et d’opérations que l’humain (du moins la partie sous contrat) animait… Et pourtant j’étais persuadé que cette vision était la bonne car le processus produisait bien ce qui était entendu qui, en plus, était produit dans une logique de coopérative et à destination d’un public auquel on apportait un vrai service..
Un “petit” exercice pratique à fait exploser à jamais ma vision “statique” d’un groupe !
Un des accompagnant (Laurent van Ditzhuyzen) avait disposé un anneau en métal, relié à des fils que chaque participant.e tenait. Notre mission : maintenir l'anneau au centre à une hauteur égale pour symboliser l'intérêt collectif. Rapidement, nous avons compris que tirer trop fort ou trop faiblement perturbait l'équilibre de l'ensemble. Cet exercice simple mais puissant m'a fait prendre conscience qu’un groupe ce n’est pas que des rôles, des processus et des taches mais des humains en interactions fécondes. Là est la dynamique d'un groupe, là repose sa coordination subtile de ses membres, une vision commune et des ajustements constants. Aujourd'hui encore, cet apprentissage guide ma posture de dirigeant.
L'UdN nous a aussi montré qu’à des moments donnés, on peut laisser glisser l’anneau, à la même hauteur vers l’un des membres qui contextuellement à une “couleur” qui fait qu’à ce moment le groupe en a besoin. Mais cela reste un consentement, une convention entre les membres d’un groupe.
Aujourd’hui je fais encore l’erreur de “tirer” trop fort sur la corde pour que le groupe prenne ma couleur, qui je pense à des moments est nécessaire, comme à d’autres moments doit laisser la place à d’autres couleurs.
Mais je le sais, j’en suis conscient, et chercher à m’améliorer chaque jour un peu plus. C’est pour cela que, quand nous avons eu une crise de développement à TERA, sept ans plus tard, j’ai proposé à l’équipe de nous faire aider par l’UDN.
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Mais c’est aussi dans cette formation que j’ai pris une gentille ”baffe“ symbolique à laquelle je ne m’attendais pas. Avec, à cette époque plus de vingt ans d'expérience de management d’organisations marchandes et non marchandes dont certaines dans l’ESS, j’avais je pense une vision des groupes plutôt conventionnelle, statique, comme si LE groupe n’était composé que de rôles, de processus, de tâches et d’opérations que l’humain (du moins la partie sous contrat) animait… Et pourtant j’étais persuadé que cette vision était la bonne car le processus produisait bien ce qui était entendu qui, en plus, était produit dans une logique de coopérative et à destination d’un public auquel on apportait un vrai service..
Un “petit” exercice pratique à fait exploser à jamais ma vision “statique” d’un groupe !
Un des accompagnant (Laurent van Ditzhuyzen) avait disposé un anneau en métal, relié à des fils que chaque participant.e tenait. Notre mission : maintenir l'anneau au centre à une hauteur égale pour symboliser l'intérêt collectif. Rapidement, nous avons compris que tirer trop fort ou trop faiblement perturbait l'équilibre de l'ensemble. Cet exercice simple mais puissant m'a fait prendre conscience qu’un groupe ce n’est pas que des rôles, des processus et des taches mais des humains en interactions fécondes. Là est la dynamique d'un groupe, là repose sa coordination subtile de ses membres, une vision commune et des ajustements constants. Aujourd'hui encore, cet apprentissage guide ma posture de dirigeant.
L'UdN nous a aussi montré qu’à des moments donnés, on peut laisser glisser l’anneau, à la même hauteur vers l’un des membres qui contextuellement à une “couleur” qui fait qu’à ce moment le groupe en a besoin. Mais cela reste un consentement, une convention entre les membres d’un groupe.
Aujourd’hui je fais encore l’erreur de “tirer” trop fort sur la corde pour que le groupe prenne ma couleur, qui je pense à des moments est nécessaire, comme à d’autres moments doit laisser la place à d’autres couleurs.
Mais je le sais, j’en suis conscient, et chercher à m’améliorer chaque jour un peu plus. C’est pour cela que, quand nous avons eu une crise de développement à TERA, sept ans plus tard, j’ai proposé à l’équipe de nous faire aider par l’UDN.
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L’accompagnement de TERA : Une transformation en profondeur
Cette crise de développement était vraiment difficile car les tensions qui se manifestaient étaient larvées. Cela paralysait toutes décisions. C’était comme si tout était égal à tout. Du coup le projet TERA grandissait mais pas de la même façon entre ses parties au point que nos rapports devenaient tendus mais sans définir exactement pourquoi.
L’approche de l’UDN a permis, par étape, de commencer à formaliser les problèmes, les intentions, les perspectives mais quelque chose clochait. La parole ne se libérait pas. Nous avions bien formalisé des perspectives, des accords et des désaccords féconds. Nous avions même créé un instance de trois membres qui faisait le lien entre nos séminaires pour faire avancer le processus. Mais nous sentions bien qu'il y avait un éléphant dans la pièce mais on ne le voyait pas.
Le problème à été clairement posé : les membres du groupe avaient peur, et peur de parler !
Et sans un espace sécurisé dans lequel chacun·e pourrait parler, l'UdN ne pouvait continuer à nous accompagner. Là, il y a eu comme une prise de conscience forte. Très forte et donc pas agréable mais ce fut salutaire car nous avons pendant une demie journée mis au point ensemble ces règles de sécurité, nous les avons formalisées, votées puis nous nous sommes toutes et tous engagés à les suivre.
Sans l’alternance entre des moments de coaching et de la supervision individuel.le avec un membre ou plusieurs de l’Université du Nous, sans la prise de hauteur formulée par les accompagnant.es, sans la prise de risque de poser au centre, sans la création d’espace à deux ou trois où nous avons pu restaurer de bonnes interactions entre nous et je pense que sans l’alternance de moment de pratiques corporelles et musicales, peut être nous n’aurions pas été capables de créer cet espace plus sécurisé entre nous qui a permis de libérer une “cascade” de paroles, qui a révélé pour le coup une bonne partie de ce qui immobilisait le groupe et sa capacité à coopérer entre ses parties depuis au moins 5 ans.
Par cette vision de ce qu’est la dynamique d’un groupe, nous avons pu formaliser des règles de fonctionnement communes, décidées au consentement, qui ont libéré la parole et permis de résoudre un certain nombre de problèmes jusque-là invisibles et invisibilisés. Peut être pas tous mais sûrement les plus bloquants.
L'une des clés de cet accompagnement a été leur capacité à jongler en temps réel entre plusieurs niveaux : individuel, relationnel et organisationnel. Ils ont su écouter sans juger, faciliter des discussions essentielles et proposer des outils concrets pour reconstruire notre gouvernance.
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L’approche de l’UDN a permis, par étape, de commencer à formaliser les problèmes, les intentions, les perspectives mais quelque chose clochait. La parole ne se libérait pas. Nous avions bien formalisé des perspectives, des accords et des désaccords féconds. Nous avions même créé un instance de trois membres qui faisait le lien entre nos séminaires pour faire avancer le processus. Mais nous sentions bien qu'il y avait un éléphant dans la pièce mais on ne le voyait pas.
Le problème à été clairement posé : les membres du groupe avaient peur, et peur de parler !
Et sans un espace sécurisé dans lequel chacun·e pourrait parler, l'UdN ne pouvait continuer à nous accompagner. Là, il y a eu comme une prise de conscience forte. Très forte et donc pas agréable mais ce fut salutaire car nous avons pendant une demie journée mis au point ensemble ces règles de sécurité, nous les avons formalisées, votées puis nous nous sommes toutes et tous engagés à les suivre.
Sans l’alternance entre des moments de coaching et de la supervision individuel.le avec un membre ou plusieurs de l’Université du Nous, sans la prise de hauteur formulée par les accompagnant.es, sans la prise de risque de poser au centre, sans la création d’espace à deux ou trois où nous avons pu restaurer de bonnes interactions entre nous et je pense que sans l’alternance de moment de pratiques corporelles et musicales, peut être nous n’aurions pas été capables de créer cet espace plus sécurisé entre nous qui a permis de libérer une “cascade” de paroles, qui a révélé pour le coup une bonne partie de ce qui immobilisait le groupe et sa capacité à coopérer entre ses parties depuis au moins 5 ans.
Par cette vision de ce qu’est la dynamique d’un groupe, nous avons pu formaliser des règles de fonctionnement communes, décidées au consentement, qui ont libéré la parole et permis de résoudre un certain nombre de problèmes jusque-là invisibles et invisibilisés. Peut être pas tous mais sûrement les plus bloquants.
L'une des clés de cet accompagnement a été leur capacité à jongler en temps réel entre plusieurs niveaux : individuel, relationnel et organisationnel. Ils ont su écouter sans juger, faciliter des discussions essentielles et proposer des outils concrets pour reconstruire notre gouvernance.
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Une nouvelle conception de la gouvernance
La contribution de l'UDN à notre vision de la gouvernance a été immense. Ils nous ont permis de nous émanciper de la « tyrannie de l'égalité parfaite », en introduisant le concept de « saine verticalité ». Cela nous a libéré de la culpabilité de donner à certains membres des espaces de souveraineté en fonction de leur expérience et de leurs responsabilités. Aujourd’hui, cette approche guide la structuration des cercles d’activités de TERA et favorise une meilleure coordination entre nos structures.
Certes, ne nous cachons pas, ce n’est pas facile de trouver un équilibre entre cette saine verticalité et notre besoin d’horizontalité qui nous est aussi nécessaire pour travailler sur les communs.
Nous sommes tellement formatés que les démons du passé et leurs habitudes tenaces nous rattrapent encore. Mais nous avons, je trouve, vraiment muri car nous sommes plus conscient.es quand ces mécanismes se remettent en branle.
Certes, ne nous cachons pas, ce n’est pas facile de trouver un équilibre entre cette saine verticalité et notre besoin d’horizontalité qui nous est aussi nécessaire pour travailler sur les communs.
Nous sommes tellement formatés que les démons du passé et leurs habitudes tenaces nous rattrapent encore. Mais nous avons, je trouve, vraiment muri car nous sommes plus conscient.es quand ces mécanismes se remettent en branle.
Un impact durable
Pour ma part en tant que fondateur du projet, grâce à l'accompagnement de l'UDN, j'ai appris à m'affirmer davantage en tant que source du projet TERA, à exprimer mes désaccords et à maintenir un cap en essayant au mieux de négocier entre nous des conditions pour l’atteindre .
Cette place de “source” est maintenant plus claire même si elle n‘est pas encore totalement formalisée. Nous sommes en chemin mais clairement on y travaille pas à pas.
Ce cheminement reste un apprentissage continu, mais les progrès réalisés collectivement sont une métamorphose dont je suis fier.
Quand je regarde d’où nous venons … Les progrès que nous avons fait, les perspectives qui sont face à nous, je ressens une immense gratitude pour toutes celles et ceux qui ont accepté de faire ce travail et pour Laurent van Ditzhuyzen, l'équipe de l’Université du NOUS sans lesquels TERA n’aurait peut être pas continuer…
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Cette place de “source” est maintenant plus claire même si elle n‘est pas encore totalement formalisée. Nous sommes en chemin mais clairement on y travaille pas à pas.
Ce cheminement reste un apprentissage continu, mais les progrès réalisés collectivement sont une métamorphose dont je suis fier.
Quand je regarde d’où nous venons … Les progrès que nous avons fait, les perspectives qui sont face à nous, je ressens une immense gratitude pour toutes celles et ceux qui ont accepté de faire ce travail et pour Laurent van Ditzhuyzen, l'équipe de l’Université du NOUS sans lesquels TERA n’aurait peut être pas continuer…
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Conclusion
L’Université du Nous a été un catalyseur majeur pour TERA. Leur approche à la fois holistique et unique, combinant intelligence collective et pratique organisationnelle, a permis à notre équipe de surmonter des obstacles majeurs et de poser les bases d'une gouvernance chaque jour plus émancipatrice.
Ce compagnonnage, qui dure depuis plus de dix ans, reste une source inestimable d'inspiration.
Je leur adresse ma profonde gratitude.
Je trouve que l'équipe de l’Université du Nous incarne tellement la deuxième phrase de l’article premier des droits de l’homme ( et de tous les genres) de 1789 :
C’est pour cela que je suis touché de notre compagnonnage et ainsi sommes sœurs et frères de sens sur le chemin de cette transition écologique profonde dont nous avons tant besoin aujourd’hui.
Avec toute ma gratitude,
Frédéric Bosqué
Fondateur de TERA (www.tera.coop)
Directeur Général de la SCIC Quartier Rural de Lustrac (www.lustrac-en-transition.coop)
Ce compagnonnage, qui dure depuis plus de dix ans, reste une source inestimable d'inspiration.
Je leur adresse ma profonde gratitude.
Je trouve que l'équipe de l’Université du Nous incarne tellement la deuxième phrase de l’article premier des droits de l’homme ( et de tous les genres) de 1789 :
”... Les distinctions sociales sont fondées sur l’utilité commune.”
C’est pour cela que je suis touché de notre compagnonnage et ainsi sommes sœurs et frères de sens sur le chemin de cette transition écologique profonde dont nous avons tant besoin aujourd’hui.
Avec toute ma gratitude,
Frédéric Bosqué
Fondateur de TERA (www.tera.coop)
Directeur Général de la SCIC Quartier Rural de Lustrac (www.lustrac-en-transition.coop)