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1h pour comprendre comment regarder les dynamiques le genre dans nos métiers et nos collectifs, comment prendre soin de toustes
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Anne-Laure Prévost pour la facilitation graphique ci-dessous
Patriarcat ?
J’ai des centaines de statistiques que je vous partage la fin de ce paragraphe qui me montre que nous sommes dans une société patriarcal (elle est aussi raciste, classiste, homophobe…).
Ci-dessous je vous invite à essayer de répondre a ces questions sur ces 3 thèmes : la prise de parole, les salaires et pouvoir, les violences
Stéréotypes / préjugés
De toute évidence, nous vivons dans une société avec un conditionnement patriarcal fort. Notre comportement et notre cognitif s’est habitué à une asymétrie notamment de genre. C'est dans ce système que nous avons des stéréotypes de genres et nos préjugés (Les femmes parlent trop...) peuvent nous amener à avoir des comportements discriminants et oppressifs. Jusqu’à récemment cette asymétrie ne provoquait pas "d’inconfort" chez les hommes et les femmes.
La place du féminisme est de challenger cette habituation à ce conditionnement patriarcal. Notre rôle d'allié·es c'est d'être le relais de cette nouvelle vague féministe. Nous ne souhaitons pas créer une opposition mais comprendre de quelle manière nous trouvons un mode de fonctionnement entre homme et femme, sans complaisance et dans lequel on sort toustes gagnant.es.
Les questionnements du webinaire
Quelles sont les conséquences sur la confiance ? Sommes-nous véritablement égaux dans notre souveraineté ? Si nous sommes inégaux, comment faire en sorte de favoriser un équilibre ?
Les femmes ont moins le pouvoir, sont-elles moins compétentes ? Comment mieux se répartir le pouvoir ?
Comment mieux répartir la parole lorsque nous constatons que les hommes parlent plus que les femmes ? Sont-ils plus pertinents que les femmes ?
Quels espaces pour partager nos expériences vécues ?
Quelle place donnons-nous aux émotions ? Comment les émotions nous rassemblent-elles ?
Souhaitons-nous orienter le monde vers des postures dites “masculines” et/ou vers des postures dites “féminines” ? Ce prisme est-il essentialisant ?
Comment prendre en compte les contraintes liées au fait d'être une femme ?
Comment regarder les oppressions tout en “prenant soin” de toustes ?
Guide de la participation
en faveur de l’égalité de genre
Des travaux issus de la participations en faveur de l’égalité de genre donne 5 axes de travail que nous allons regarder dans la suite de l'article :
• Équilibrer les prises de parole
• Un espace pour toustes
• Enjeux de posture de l’animateur.rice pour une participation plus égalitaire
• Exclure pour inclure
• L’usage des mots et des images
Genre et soin
Tina des Rayonnant.xe.s : Dans le replay : 8 min 30
Permettre le bien-être et épanouissement de chaque personne au sein d’un groupe préserver nos forces.
Construire et incarner des nouveau monde avec d’autres manières d’interagir
Aborder ces question permet de désamorcer le continuum des violences : les violences s’étendent sur un spectre : ça peut aller depuis des hommes coupe la parole, n’écoute pas, jusqu’au Violences sexistes et sexuelles et les féminicides en passant par les blagues sexistes, les violences physiques, économiques, administratifs…
Exemples : violentomètres sur les relation amoureuses ou bien d’autres !
La posture d’allié.e
C'est une personne qui ne subit pas les dominations, mais qui s'engage à l'abolir. Elle a conscience de ce décalage pour ne pas reproduire les dominations
Quoi faire pour être un.e bonne allié.e ? Source
À faire
Écouter, apprendre à ses taire
Se renseigner
Accepter de se remettre en question
Dialoguer avec ses paires
À ne pas faire
Se servir d’une caution opprimée
Monopoliser l’énergie et la force mentale
Hiérarchiser les oppressions
Ce n'est pas une identité, mais plutôt un processus
Une structure alliée
Avoir des processus (entrée, sortie, exclusion, comment on gère des comportements sexistes, racistes, homophobes, des violences sexistes et sexuelles)
Se former (avec des personnes extérieures)
Inclure dès la racine (SI j'organise une réunion, dès la conception j'imagine si l'horaire convient, système de garde, lieu accessible...)
Faciliter
Lutter contre le productivisme
La place de la
mixité-choisie
On est toustes blessé.es par le patriarcat et on a besoin de se guérir et de se reconstruite, c'est un outil qui permet cette reconstruction pour un meilleur vivre ensemble.
La non mixité
Un espace où des personnes se réunissent selon une caractéristique ou identité spécifique hors de la norme dominante.
La mixité-choisie
Diverses personnes minorisées se retrouvent au sein du même espace, qui regroupe alors plusieurs identités différentes.
Avantages
Se retrouver entre paires
Partager son vécu
Se donner des conseils entre concerné.es
Lutter contre l'individualisme
Limites
Essentialisant et responsabilisant
La place des émotions
Aujourd'hui le patriarcat fait partie de nos intimités, on a besoin d'aller déconstruire et creuser dans nos intimités pour comprendre ou sont ancrées nos dominations et nous avons besoin de laisser de la place à nos besoins. La société n'est pas adaptée aux personnes minorisées,
Prendre le temps de se dire "comment ça va ?" pour aller chercher nos émotions et nos besoins.
Politiser l’intime
S’appuyer sur des outils : météo, déclusion, temps émotionnel
Se faire accompagner
Prendre le temps de se questionner collectivement :
"Comment je me suis senti.e ?"
Se retrouver régulièrement (1 fois par mois) sur l'émotionnel.
Se faire accompagner à titre individuel (thérapeute, supervision)
ou en collectif (conflits, gouvernance, oppressions systémiques...).
Accorder du temps, de l'espace et de l'énergie
Affiche sur le triangle de Karpman par Coline Caspar
Affiche sur les cercles de parole par Coline Caspar
Approche du genre et des minorités dans la facilitation
Thomas E. Gerard : Dans le replay : 24ième minute
Donner le ton
Parler de la diversité dans le message de bienvenue en début de formation ou facilitation :
"Bienvenue si vous êtes une femme, un homme, ou si vous ne vous désignez pas à travers ces catégories de genre, bienvenue sur vous êtes 100% enthousiaste ou si une partie d'entre vous aimerait être ailleurs... "
Vocabulaire inclusif
Facilitateur.ice, toutes & tous, tous·tes.
Inviter à utiliser systématiquement le masculin et le féminin plutôt que le masculin neutre.
Proposer le féminin neutre lorsqu’il y a une grande majorité de femmes (et débriefer avec les hommes sur leur ressenti).
Respect de la diversité
des points de vue
Dans la bulle de confort (ou cadre de fonctionnement du collectif), on peut lire "respect de la diversité des points de vue". C'est un sujet très délicat en intelligence collective car le collectif a une tendance naturelle à valider ou invalider ce qui est dit ou fait par l'un de ses membres. Il s'agit d'un phénomène de normalisation. Alors prenons la métaphore de la soupe pour vérifier ce dont il s'agit vraiment. Et essayons ensemble d'être vigilant·es afin de ne pas réduire la voilure de notre créativité, innovation, pas de côté, etc.
Notion d’équivalence
C'est un concept / on essaie de de tendre vers.
Challenger l’habituation à des asymétries flagrantes : importance donnée à la parole des hommes, interruptions... Tester : Si on reproduit cette situation là avec un autre système : blancs/noirs, hétéro/homo...
Mentionner nos conditionnements sexistes, racistes caricaturer sur F/H, senior/junior, expert/novice.
Refuser certains mots
Sexisme ordinaire ex. feignasse, blonde …
Homophobie ordinaire ex. pédé, enculé …
Sans stigmatiser, prendre un temps de pédagogie et de partage de vécu “j’ai été insulté avec ces mots toute mon enfance et adolescence"
Utiliser les temps de pause
pour faire de la pédagogie
Dans les facilitations et formations, avoir sur soi des affiches pour illustrer nos propos : identité de genre, roue des privilèges, critère de discrimination...
Accompagner des collectifs
Yohan de L'Université du Nous (dans le replay : 40ème min)
Observer
Donner des rôles d'observations à des personnes dans des groupes avec quelques exemples de grilles d'observation
Un système restauratif
Lors d'évènements sur plusieurs jours, vous pouvez explorer la création d'un système restauratif avec plusieurs angles :
Les postures et outils pour moi,
Les posture et outils avec l'autre,
Les postures et outils dans le collectif.
Sur chacun de ces angles, on peut ranger chaque éléments dans ces 3 catégories : en prévention, pour traverser le conflit/tension, pour restaurer les liens.
Rôles oreilles attentives
Lors d'un évènement sur plusieurs jours, nous pouvons imaginer des rôles pour acceuillir les émotions, la parole
Espace Safer
Lors d'un évènement sur plusieurs jours, nous pouvons imaginer un espace le plus sécurisant possible avec des ressources, des éléments de créativité, des tissus de couleurs... Un espace de silence ou chacun.e peut aller accueillir ses émotions.
Boîtes aux oppresions
Mettre à disposition une boîte où chacun.e peut mettre un mot sur une oppression vécu (anonyme). Imaginer une façon de traiter/rendre visible ces sujets.
Check émotionnel
Voici un process utile pour que chacun.e dans le groupe puisse se questionner sur son état émotionnel et aider à la demande d'aide et de soin
En cercle, inviter toutes les personnes à fermer les yeux (sauf les
oreilles attentives qui vont pouvoir sentir l'état émotionnel du groupe et des individus)
Lla personne qui facilite invite à chacun.e des personnes à faire un scan rapide des ces émotions
La facilitation invite toutes les personnes à lever la main
Puis elle invite à baisser la main pour les personnes qui se sentent bien et à
garder les mains en l’air pour celles en difficulté émotionnelle
Une fois un petit temps passé, on invite tout le monde à baisser les mains puis à ouvrir les yeux.
C'est utile de rappeler qu'elles peuvent solliciter les oreilles
attentives, et les oreilles attentives à être à l’écoute.
Exemple de facilitation :
Je vous invite à fermer les yeux, sauf les oreilles attentives. Je vous invite à faire un scan émotionnel, c'est à dire à vous posez la question : comment je me sens en ce moment ? dans quel état émotionnel je suis ? Je peux aussi sentir dans mon corps ce qui se passe. (je laisse 10/20 secondes). J'invite touste le monde à continuer à fermer les yeux, et à lever une main. Si je me sens bien, je t'invite à baisser ta main, et si tu sens que tu as besoin d'écoute, d'empathie, de soutien, garde la main en l'air. Nous avons toujours les yeux fermé. Celles et ceux qui ont les mains en l'air je vous invite à réfléchir à ce dont vous avez besoin, l'élan, l'envie pour vous aider à aller vers une stabilité émotionnel. Maintenant, j'invite toutes les personnes à baisser la main, puis vous pouvez toustes ouvrir les yeux. Les oreilles attentives sont les seules personnes qui ont pu voir les besoins d'écoute. Je vous invite à ne pas hésiter à solliciter ces oreilles attentives (les inviter à lever la main), d'aller à l'espace cocon que nous avons émménager au besoin. J'invite les oreilles attentives à se rendre disponible et en recueillant le consentement à aller vers si vous le sentez. (Attention à ne pas trop aller vers, il y a à trouver un équlibre entre la souveraineté des personnes pour solliciter de l'aide mais aussi à tendre la main pour faciliter cette souveraineté)
Pouvoir sur
(Power-over)
Définition : Le "pouvoir sur" est la forme de pouvoir la plus conventionnelle, celle qui implique une domination ou un contrôle d'une personne, d’un groupe ou d’une ressource sur une autre. Il est souvent hiérarchique et repose sur l’idée que pour que l’un gagne ou contrôle, l’autre doit perdre.
Exemples : Ce type de pouvoir se manifeste dans les structures autoritaires ou compétitives, comme celles que l’on peut voir dans les organisations verticales ou dans des relations où l'un impose sa volonté.
Effets : Il peut créer des dynamiques de soumission et de résistance et engendrer des conflits, bien que dans certains cas, il soit utilisé pour maintenir l’ordre ou atteindre des objectifs collectifs ou agir dans l'urgence pour sauver des vies
Pouvoir du dedans (Power-from-within)
Définition : Le pouvoir du dedans est une forme de pouvoir personnelle et intérieure. Il découle de la confiance en soi, de la connaissance de ses propres capacités, valeurs et intentions. Ce pouvoir est basé sur l’authenticité et l’alignement avec ses convictions profondes.
Exemples : Ce pouvoir se manifeste lorsque quelqu’un agit avec intégrité et conviction, inspire par l’exemple, ou fait preuve de résilience et d’auto-détermination.
Effets : Il favorise une relation saine avec soi-même et aide à développer la confiance et l'autonomie. C'est un pouvoir non compétitif qui valorise le développement personnel et qui peut inspirer les autres sans les contraindre
Pouvoir avec/collectif (Power-with)
Exemples : Ce type de pouvoir est présent dans les processus de prise de décision collective, la facilitation de groupe, et les organisations horizontales où chacun est écouté et valorisé.
Pouvoir
social
Le pouvoir social est lié aux rôles, aux statuts et aux privilèges que chacun peut posséder dans une société, un groupe ou une communauté. Starhawk identifie deux sources principales de pouvoir social : le pouvoir social issu des privilèges et le pouvoir social basé sur l'expérience acquise.
Pouvoir social
issu des privilèges
Définition : Ce type de pouvoir social est attribué en raison des caractéristiques personnelles (genre, origine, classe sociale, etc.) qui confèrent un avantage social non mérité. Ce sont des privilèges systémiques, souvent invisibles pour ceux qui les possèdent, mais qui donnent un accès facilité à certaines ressources, respect ou autorité.
Exemples : Un privilège de naissance, comme être issu d'une classe sociale favorisée, être perçu comme "légitime" en raison de son apparence ou de son niveau d’éducation, ou avoir des connexions sociales privilégiées.
Effets : Ce pouvoir social peut engendrer des inégalités, invisibiliser les voix de ceux qui en sont dépourvus, et renforcer des structures hiérarchiques même de façon non intentionnelle.
Pouvoir social issu de l’expérience acquise
Définition : Ce pouvoir est fondé sur la légitimité que donne l’expérience, les compétences et l’expertise accumulées dans un domaine. Il est basé sur ce que l’on a appris, ce que l’on sait et ce que l’on peut transmettre aux autres de manière utile et constructive.
Exemples : Quelqu'un qui a une expérience concrète dans un domaine, comme un praticien expérimenté ou un ancien membre d’une communauté, détient ce type de pouvoir, qui est souvent respecté car il est perçu comme bénéfique pour le groupe.
Effets : Ce pouvoir social peut inspirer, donner des repères et renforcer la cohésion du groupe en apportant un savoir légitime et utile. Ce type de pouvoir peut être encouragé comme ressource positive dans un groupe, tant qu’il est partagé et ne domine pas.
Organiser l'autonomie
Propositions de règles communes :
Fixer un nombre maximum d'instances ou de rôles maximum.
Travailler en binôme sur les rôles visibles pour réduire le pouvoir sur une seule personne et engager le processus de transmission (ancien.ne - nouvelleaux) (facilitation…)
Organiser une rotation des rôles visible et ingrat
Organiser la transmission, la formation et l’apprentissage
Mettre en place un système de valorisation du pouvoir social légitime
Instaurer une culture de la reconnaissance et de la gratitude du pouvoir social légitime
Prendre soin des personnes qui s’implique beaucoup en les déchargeant de certaines tâches
Technique de distribution de la parole
Il peut être utile par moment d'utiliser des techniques de distribution de la parole en fonction de l'intention.
Les classiques :
Le mode pop-corn
Les tickets de parole
Le tour de parole
Le tour de parole avec indication de temps
Mode bocal à poisson, fish-bowl, cercle Samoen
En mode liste :
Une liste dans l’ordre les prises de parole et la distribuer dans le même ordre.
En mode zig-zag (Coopérative La braise)
La double liste (Organisons nous - Adeline de Lépinay - p90)
Une triple liste ou les groupes sociaux de personnes reconnues comme étant oppressées
En auto-gestion :
Je lève la main avec un doigt si j’observe que je suis le premier, deux doigts si je suis le suivant et ainsi de suite. (Coopérative La braise)
“Je prends, je laisse”. Le bâton de parole : Pour parler, il faut tenir l’objet "bâton de parole” (Coopérative La braise)
La conversation
Ressources pour se rendre compte des inégalités dans la conversation
Participation et genre
Guide groupe de travail : participation citoyenne et genre
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